Découvrez le journal de bord de Paulin lors de l’ascension du Parinacota, un volcan Bolivien culminant à 6348m !
Vue sur la vallée de Sajama et le ParinacotaLa Free&Chips est accompagnée de deux guides : Nelson et Gregorio, et un invité spécial rencontré en voyage, Alejandro, qui parcourt l’Amérique Latine à vélo !
Une nuit ou une sieste pour commencer ?
21h – Après le repas, je dis au revoir à Ornella et Romane qui nous souhaitent bon courage pour l’ascension. Je vais directement me coucher, mes affaires sont prêtes.
21h30 – Je commence à m’endormir tranquillement, mais je n’y arrive pas car je ne fais que penser à mon Opinel que je ne retrouve pas.
00h15 – Le réveil sonne, une boule d’énergie me sort immédiatement du lit, je m’habille machinalement.
1h – Après un petit déjeuner copieux, c’est parti pour 2h de voiture, avec plein d’histoires tournant autour de sujets pas très catholiques.
Musiques, gants, bonnets, frontales, c’est parti pour l’ascension !
3h20 – Nous commençons sur une roche volcanique, avec de la poussière très fine. Très rapidement je me rends compte que mon sac est trop lourd, c’est ultra pénalisant. Au bout d’une demi-heure je lutte dans ma tête, je me rappelle m’être répété au moins trois fois « impossible que j’arrive à la neige ». Nous faisons des pauses, bien ressourçantes mais c’est toujours plus difficile après.
5h20 – Alejandro et Albin prennent des affaires de mon sac pour m’aider, Gregorio confirme que mon sac est encore trop lourd.
5h40 – Je ne me sens vraiment pas bien, je pense » si quelqu’un descend je pars avec lui ». Lucas commence à avoir des nausées, il décide de faire demi-tour. Une belle épreuve d’être déjà arrivé jusque là ! Après un long moment de réflexion, Gregorio nous laisse la possibilité de nous tester un peu plus avec Nelson, il nous attendra avec sa lampe plus bas. À ce moment là une idée me traverse l’esprit : laisser le maximum d’affaires à Gregorio, pour être moins pénalisé et continuer un peu plus l’ascension. Gregorio est adorable il accepte !
6h – Le terrain change, il est plus rocailleux, je commence à avoir plein d’énergie, je régule mieux ma respiration.
6h55 – C’est au tour de Robin de ne pas être dans son assiette, il a des nausées, il ne peut pas continuer. Nous pensons redescendre avec lui puis remonter. Nous sommes tristes de perdre notre deuxième équipier d’ascension ! Nelson nous propose plutôt de continuer seuls lentement, il fait l’aller retour.
The Martin’s toujours plus haut !7h20 – On chausse les crampons, je pète la forme, et là, erreur fatidique : je vais trop vite. Entre la difficulté, l’émotion, la beauté du lieu avec le lever du soleil, je commence à chialer. Je vois ma famille, mes potes, des rencontres qui me soutiennent dans ma tête, et peu importe jusqu’où j’arrive, la vie est incroyable.
9h30 – Nous franchissons la barre des 6000m, l’ascension devient de plus en plus compliquée pour moi : j’ai de gros vertiges, je vois tout noir et je dois m’arrêter. J’essaie 3x de continuer, cela empire. Une sage décision s’impose « arrête toi là c’est dangereux ». Je ne me sens vraiment pas bien. Je ne veux pas redescendre car cela empêcherait Albin et Alejandro d’atteindre le sommet. Je demande à Nelson si je peux rester attendre, je le convaincs que je peux le faire. Je lui donne un signal avec mes bâtons si jamais il m’arrive un problème. Il me conseille de descendre avec un autre groupe si je ne vais pas bien.
10h – Moment le plus dur de toute l’ascension, je lutte contre la fatigue, c’est insupportable, mais j’imagine ce qu’endurent Albin et Alejandro, je me dis chaque seconde « je lutte pour qu’ils arrivent en haut ». Si je m’endors, je risque de perdre mes doigts, il faut constamment les bouger.
10h18 – Je vois les survivants au loin, plus ils atteignent le sommet plus ils sont immobiles, je n’ose même pas imaginer leur état. Je prends une vidéo comme souvenir, dans cette vidéo je dis « j’attends avec impatience qu’un groupe descende pour descendre avec eux ».
Pourquoi pas un tour de magie ?
10h40 – J’avais complètement oublié : il faut que je fasse un tour de magie. Un groupe passe, le guide a l’air en forme, son client est un zombie. Il me demande si je veux descendre avec eux, je refuse.
10h50 – Je regrette, la lutte contre le froid et la fatigue est difficile. Je m’assois, je sens une main sur mon épaule, je me retourne et vois Florian pendant 1s, un ami voyageur rencontré au Salar d’Uyuni. C’était une hallucination, il s’agissait de mon bâton planté dans la neige.
11h00 – Je décide de me lever, bouger, et mettre le donjon de Naeulbeuk à fond. Cela commence à aller mieux ! L’équipe a totalement disparu au loin, YES ILS Y SONT ARRIVÉS !
11h50 – Je vois 2 personnes descendre, et 3 silhouettes derrière elles au loin. Je croise les doigts pour que ce soit Nelson, Alejandro et Albin. Si les deux personnes me confirment que ce sont bien eux, j’attends, sinon je descends. Il s’agit d’un guide avec une française, je lui propose un tour de magie il est ravi. C’est extrêmement difficile avec le froid. Il me fait rire car il a des étoiles sur les dents. Il me propose de descendre, et me confirme que ce sont bien eux. Je décide d’attendre, pour prendre une vidéo de magie et immortaliser cet endroit d’attente : le premier tour de magie à plus de 6000m ?!?
L’arrivée des zombies
12h50 – Albin et Nelson arrivent en premier. Albin n’a pas l’air d’aller bien. J’ose tout de même lui demander si il peut me filmer, je n’ai pas besoin d’attendre sa réponse pour me rendre compte qu’il est vraiment vraiment en PLS. Nelson est une machine de guerre, on pourrait l’imaginer en train de faire une séance de crossfit après son aller retour et son ascension. Il accepte de filmer ce moment magique ! Un grand merci à David Stone pour nous confectionner des outils qui fonctionnent même à +6000m par -15°c ! Alejandro arrive quelques minutes après, il est explosé mais a toujours sa pointe d’humour.
13h10 – Nous commençons à redescendre, c’est extrêmement difficile, je me console en imaginant l’épreuve pour Alejandro et Albin ! Ce sont de véritables zombies.
15h10 – Nous arrivons tout en bas, repos mérité, nous enchainons sur une nuit de 12h pour certains, 17h pour d’autre !
Vue sur la vallée du Parinacota
Vue du Sajama depuis le ParinacotaPour plus d’informations concernant l’ascension du Parinacota, la Free&Chips recommande les services de Gregorio à Sajama !
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